La mythologie japonaise fascine par sa richesse et sa complexité. Des créateurs du monde aux gardiens des éléments naturels, les Kami (dieux japonais) incarnent les forces de la nature et les valeurs ancestrales du Japon. Ces divinités ont non seulement façonné la culture nippone pendant des millénaires, mais continuent d’influencer la pop culture mondiale à travers les mangas, animes et jeux vidéo contemporains.
Dans cet article complet, nous explorons l’univers fascinant des dieux japonais, de leur origine cosmique à leur impact culturel moderne. Que vous soyez passionné de mythologie, fan de culture japonaise ou simple curieux, vous découvrirez les histoires captivantes de 14 divinités majeures du panthéon shintō.
La génération de dieux suivante est appelée « Kamiyonanayo », celle-ci comprenait Izanagi-no-Mikoto et Izanami-no-Mikoto, considérés comme le père et la mère de toutes les autres divinités de la mythologie japonaise. Cette génération est la plus populaire et est, bien évidemment, le sujet de cet article.

Les Origines Divines : Kotoamatsukami, les Premiers Dieux du Japon
Dans le shintoïsme, le Kotoamatsukami (別天津神), littéralement « Kami distinctement céleste », désigne la première génération de divinités apparues lors de la création de l’univers. Tous ces dieux sont nés à Takamagahara, le royaume céleste qui demeure la résidence divine suprême.
La Première Génération Divine
Selon la mythologie japonaise traditionnelle, trois divinités primordiales émergèrent en premier :
- Ame-no-Minakanushi (天之御中主神) : le Seigneur du Centre Céleste
- Takamimusubi (高御産巣日神) : le Dieu de la Haute Création
- Kamimusubi (神産巣日神) : le Dieu de la Divine Création
Peu après, deux autres divinités rejoignirent le royaume des cieux :
- Umashiashikabihikoji (宇摩志阿斯訶備比古遅神)
- Amenotokotachi (天之常立神)
Ces cinq dieux constituent la première génération divine du panthéon japonais.
Le Kamiyonanayo : La Génération Créatrice
La génération suivante, nommée Kamiyonanayo, marque un tournant dans la mythologie japonaise. Elle comprend notamment Izanagi-no-Mikoto et Izanami-no-Mikoto, considérés comme le père et la mère de toutes les autres divinités. C’est cette génération, la plus populaire et la plus vénérée, qui fait l’objet principal de notre exploration.
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Comprendre le Concept de « Kami »
Le terme « Kami » (神) en japonais revêt une signification particulière qui dépasse la simple traduction de « dieu ». Il désigne également un « esprit » ou une « énergie spirituelle ». Cette nuance explique pourquoi il n’existe pas toujours une seule divinité par élément naturel.
Dans le shintoïsme, chaque objet, chaque phénomène naturel possède son propre esprit, son propre Kami. Cette vision animiste du monde distingue fondamentalement la spiritualité japonaise des religions monothéistes occidentales.
Les 14 Dieux Japonais les Plus Puissants et Vénérés
Voici la liste complète des 14 Kami les plus influents de la mythologie japonaise, accompagnés de leurs domaines de prédilection :
- Izanami : Déesse de la Création et de la Mort, première épouse d’Izanagi
- Izanagi : Co-créateur du Monde et de l’archipel japonais, époux d’Izanami
- Amaterasu : Déesse suprême du Soleil et souveraine du royaume céleste
- Hachiman : Dieu de la Guerre et protecteur ancestral du peuple japonais
- Omoikane : Déesse de la Sagesse, de l’Intelligence et de la Réflexion stratégique
- Tsukuyomi : Dieu mystérieux de la Lune et de la Nuit
- Susanoo : Dieu impétueux de la Mer et des Tempêtes
- Inari : Déesse du Riz, des Moissons et de la Prospérité
- Saruta-hiko : Dieu de la Terre et gardien du pont céleste Amano-Uki-Hashi
- Uzume : Déesse joyeuse de la Gaieté, de l’Aube et de la Joie
- Ryūjin : Dieu dragon de la Mer et maître des marées
- Shinigami : Entités divines présidant à la Mort
- Raijin : Dieu redouté du Tonnerre et des Éclairs
- Fūjin : Dieu du Vent à l’apparence démoniaque
Le Dieu Japonais du Feu : Kagutsuchi

Kagutsuchi, également connu sous le nom de Hi-no-Kagutsuchi, Homusubi ou encore Hinokagutsuchinokami, est le dieu shintō du feu.
Dans la culture japonaise, le feu était très redouté et redoutable par les villageois. En effet, à l’époque, la plupart des bâtiments dans les villes étaient faits de bois et de paille. Cette peur du feu a fait de Kagutsuchi une divinité importante et très respectée par les japonais. De nombreux rituels shintoïstes ainsi que de nombreuses offrandes lui étaient décernés pour apaiser sa colère.
Kagutsuchi-no-kami est né de l’union d’Izanami et d’Izanagi, les dieux créateurs du Japon. Malheureusement, lors de sa naissance, la chaleur de Kagutsuchi était si puissante qu’il tua sa mère. Son père ne supporta pas ce tragique évènement et décapita son propre fils à l’aide de son épée, la fameuse Totsuka-no-tsurugi.
Cette lame ne t’est pas inconnue si tu as lu notre article sur Yamata no orochi, le terrifiant serpent de la mythologie japonaise.

Fou de colère, il découpa Kagutsuchi en 8 morceaux qui donnèrent naissance aux 8 Dieux de la Montagne Japonais également appelés : Yama-no-Kami. Ces Dieux sont les gardiens des montagnes et des volcans au Japon. Ils seraient également le pont entre la terre et le royaume des dieux.
De son sang naquît également huit autres dieux, tous maîtres dans l’art de l’épée, dont le fameux Dieu du tonnerre, Takemikazuchi-no-kami et son frère Futsunushi, Kami des épées. D’après une légende alternative, avant de mourir, Izanami donna naissance à 4 autres Kami à qui elle donna la lourde tâche de surveiller Kagutsuchi.
La Déesse Japonaise du Soleil : Amaterasu

Amaterasu Omikami traduit par « la grande divinité qui illumine le ciel », est la déesse du soleil mais surtout la plus importante divinité de la religion shintoïste. Amaterasu dirige également le Royaume de Takama no Hara, le domaine des Kami.
À Lire également : Tout savoir sur Amaterasu, la déesse du soleil
Elle est également connue sous le nom de Oho-hir-me-no-muchi ou aussi Amaterasu-oho-hiru-me. Amaterasu est la fille d’Izanami et d’Izanagi qui ont fait d’elle, la souveraine du ciel.
Après que son père Izanagi s’est échappé de sa visite dans les enfers, le Dieu Créateur a dû effectuer un rituel de purification dans la rivière Woto. C’est ainsi que de son œil gauche, sa fille Amaterasu est née.
Elle est également la sœur aînée de Susanoo, le dieu de la tempête qui terrassa le serpent à 8 têtes. Amaterasu et lui se disputaient si souvent, que la déesse l’exila sur terre.

L’un des fils d’Amaterasu est Ama-no-Oshiho-Mimi. Il fût l’un des premiers enfants de la déesse chargé de régner sur le royaume de la terre. Mais ce dernier refusa la mission de sa mère en voyant le désordre qui régnait sur Terre.
Le Dieu Japonais de L’Eau : Suijin
Le terme Suijin qui signifie littéralement « peuple de l’eau » peut faire référence aux nombreuses manifestations célestes et terrestres de la bienveillante divinité de l’eau présente dans la religion Shintō.
D’après les légendes, il existe une grande variété de créatures mythologiques et magiques que nous pouvons apercevoir dans les lacs, les étangs, les sources d’eau et les puits. Les formes les plus populaires de ces Kami de l’eau sont notamment les serpents, les dragons, les anguilles, les poissons ou les tortues.
Mais attention, il ne faut pas confondre ces créatures de l’eau avec Mizu no Kamisama (水の神様), la gardienne des pêcheurs et protectrice de la fertilité, de la maternité et de l’accouchement. Cette divinité Shintō est très vénérée dans les sanctuaires à travers tout le Japon. De plus, des immenses statues lui sont consacrées dans les campagnes.
Cette divinité est particulièrement populaire auprès de ceux qui désirent un accouchement facile et sans complication.
Mizu no Kamisama est également associé à la déesse bouddhiste Benzaiten également déesse de l’eau. Celle-ci est souvent lié à la maternité et à l’accouchement dans ses apparitions. Elle fait également partie des 7 Dieux du Bonheur au Japon.
Le Dieu Japonais de la Foudre : Raijin
Parmi tous les dieux, Raijin est l’une des plus anciennes divinités du Shintoïsme. Il fait parti de la descendance directe d’Izanagi et d’Izanami, les créateurs des îles japonaises. Le dieu du tonnerre est le frère de Fūjin mais également de la déesse Amaterasu ou encore du célèbre Susanoo.

Il est né du corps calciné de la déesse Izanami, tuée durant la naissance de Kagutsuchi. D’après plusieurs légendes, Raijin a été chargé d’une importante mission par sa mère afin de ramener Izanagi dans le royaume des morts.
Bien qu’il soit largement respecté et craint par le peuple japonais, Raijin est également considéré comme un Yokai, c’est à dire un démon de la mythologie japonaise. Malgré cela, il reste très apprécié par les agriculteurs qui n’hésitent pas à prier et à lui faire des offrandes en période de grande sécheresse. En effet, la foudre aiderait à fertiliser les rizières.
Raijin est l’un des kamis qui représentent également l’une des îles du Japon et d’après la mythologie, il résiderait dans les montagnes.
Avec son frère Fujin, dieu du Vent, ils se provoquent en duel constamment pour déterminer le véritable Maître du ciel.
Le Dieu Japonais du Vent : Fūjin

Fūjin (風神) ou Futen est le dieu japonais du vent et tout comme son frère, il est l’un des plus anciens dieux shintoïstes.
Il a l’apparence d’un terrifiant démon à la forme humanoïde et à la peau verte. D’après les légendes, il serait tout le temps accompagné d’un grand sac contenant les bourrasques de vent. Dans l’art japonais, cette divinité est souvent représentée avec son frère Raijin, le dieu de la foudre, du tonnerre et des orages.
Fūjin serait également à l’origine d’un célèbre mot japonais : le terme « Kamikaze ». En effet fin des années 1200, le dieu aurait repoussé les bateaux mongols en créant de nombreuses tempêtes en mer, empêchant ainsi les ennemis d’approcher les cotes nippones.
Ce vent sacrée et cette intervention divine furent surnommé « Kamikaze ». Bien que puissante, cette divinité est très appréciée par le peuple japonais. Bien évidemment, tant que ce dernier n’envoie pas de typhons sur l’Archipel nippon.
Le Dieu Japonais de la Terre : Saruta-hiko

Saruta-Hiko Okami est considéré comme le puissant garde de l’Ame No Ukihashi, le célèbre pont du ciel de la mythologie japonaise qui relie la terre au royaume des Dieux. Dans le Kojiki, le célèbre recueil de contes et légendes, il est également le chef de tous les dieux terrestres.
Il s’agit également de la première divinité à empêcher le petit-fils d’Amaterasu, Ninigi-no-Mikoto à mettre les pieds sur Terre lorsqu’il descendit du Takamagahara.
Selon la mythologie, c’était un homme charismatique et très imposant reconnaissable par son nez proéminent, portant une longue barbe et armé d’une épée redoutable ornée de pierres précieuses. Saruta-hiko est l’un des six Dieux de la Terre mais également la seule divinité terrestre à recevoir le titre de « Okami » littéralement « Grand Kami ».

Il est évidemment vénéré partout au Japon mais particulièrement à Tsubaki Jinja dans le préfecture de Mie et à Saruhiko Jinja à Ise. Sarutahiko Ôkami représente la force ce qui explique en partie son titre de chef des arts martiaux.
Le Dieu Japonais de la Mort : Shinigami
Le mot « Shinigami » est composé de deux autres mots japonais : « Shi » et « Kami ». Ceux-ci signifient littéralement « mort » et « dieu ».
Dans la mythologie japonaise, le monde serait rempli de Kami. Toute chose dans le monde a un esprit, un dieu qui le gouverne. Il y a donc les Kami du ciel dont Amaterasu, Raijin ou encore Fūjin font partis.
Les Kami des rivières comme Suijin et Mizu no Kamisama et, bien sûr, les Kami de la mort surnommés « Shinigami ».

La tâche des Shinigami est d’inviter les mortels à mourir. Il n’y a donc pas qu’un seul Dieu de la Mort au Japon contrairement à la célèbre Faucheuse en Occident. Le premier Dieu considéré comme tel est Izanami étant donné qu’elle fût la première à introduire la mort dans le monde des mortels.
Le Dieu Japonais de la Mer : Ryūjin
Ryujin est le Dieu de la mer à l’apparence d’un Dragon dans la mythologie japonaise. Il est responsable des marées et représente à la fois les dangers et les bienfaits de la mer. Étant un peuple insulaire, il était logiquement vénéré par tous les japonais.
Cette divinité est l’un des 8 Rois Dragons originaires de la mythologie indienne et même chinoise. Il est le seigneur de la mer et également des serpents qui étaient considérés par les anciens Japonais comme une espèce de dragon.

Les serpents étaient également considérés comme les messagers de Ryujin et permettaient au roi d’avoir un contact direct avec le monde extérieur depuis son palais sous la mer ou dans le lac d’un volcan éteint selon les mythes.
Le dieu a des sanctuaires dans tout le Japon et surtout dans les zones rurales où la pêche et les pluies pour l’agriculture sont importantes pour les peuples locaux. Dans l’art, Ryujin est généralement représenté comme un dragon de mer ou un serpent géant. Il peut porter un bijou magique représentant le pouvoir et la monarchie du Japon et avec lequel le dieu peut contrôler les marées.
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Le Dieu Japonais de la Guerre : Hachiman

Hachiman était considéré non seulement comme un dieu de la guerre, mais aussi comme le protecteur du peuple japonais. Il incarnait à lui seul, le concept connu sous le nom de « la paix par la force ». Les colombes blanches sont le symbole de ce dieu de la guerre et sont souvent considérées comme ses messagers dans les mythes shintoïstes.
Dans la mythologie japonaise, Hachiman était également connu comme le célèbre Empereur Ojin. La légende raconte que le dieu de la guerre était le gardien du clan Minamoto auquel il portait une grande estime.
Selon certains récits, Hachiman était en réalité le père du premier samouraï du clan de Minamoto, Yoshi-Iye, et lui aurait offert une assistance divine lors de ses campagnes militaire contre les tribus Ainus.
L’une des histoires les plus populaires au Japon raconte Minamoto no Yoshitsune a prié Hachiman de fournir de l’eau à ses troupes déshydratées. Hachiman a répondu favorablement à la prière de son fils. Il ordonna à ce dernier de tirer une flèche dans un rocher, ce qui a fait jaillir une source d’eau.
Le Dieu Japonais du Riz : Inari

Dans la mythologie japonaise, Inari est le dieu protecteur de la culture du riz. Il favoriserait la prospérité et est particulièrement vénéré par les marchands et les commerçants.
Dans le Shintō, le légendaire Inari est le fils de l’impétueux dieu de la tempête, Susanoo. Le dieu du riz est également associé dans certains sanctuaires Shintō à la déesse de la nourriture, Ukemochi no Kami. Il existe des variations dans la représentation d’Inari en fonction des mythes.
Il est soit représenté comme un homme barbu chevauchant un renard blanc soit comme une élégante femme aux cheveux longs portant des gerbes de riz.
Le renard, qui symbolise aussi bien la bienveillance que la malice, est parfois identifié comme un messager d’Inari. Il n’est pas rare de trouver des statues de renards en grand nombre à l’intérieur et à l’extérieur des sanctuaires dédiés au dieu du riz.
Questions Fréquentes
Quel est le dieu japonais le plus puissant ?
Amaterasu Omikami, la déesse du Soleil, est généralement considérée comme la divinité la plus puissante du panthéon shintō. En tant que souveraine du Takama no Hara (royaume céleste) et ancêtre mythique de la famille impériale japonaise, elle occupe la position suprême dans la hiérarchie divine.
Quelle est la différence entre un Kami et un Yokai ?
Un Kami (神) est une divinité ou un esprit bienveillant vénéré dans le shintoïsme, associé aux forces naturelles et aux ancêtres. Un Yokai (妖怪) désigne plutôt un esprit surnaturel, démon ou créature fantastique, souvent malicieux ou dangereux. Cependant, cette distinction n’est pas toujours absolue : certaines entités comme Raijin possèdent des aspects des deux catégories.
Combien existe-t-il de dieux dans le shintoïsme ?
Le shintoïsme parle traditionnellement de Yaoyorozu no Kami (八百万の神), littéralement « huit millions de dieux », une expression idiomatique signifiant « une infinité de divinités ». Selon la vision animiste du shintoïsme, tout élément naturel, chaque objet, chaque concept possède son propre esprit ou Kami.
Les dieux japonais influencent-ils vraiment les mangas et animes modernes ?
Absolument ! De nombreux mangas et animes s’inspirent directement de la mythologie japonaise : Naruto (référence à Susanoo et Amaterasu), Noragami (exploration moderne des Kami), Demon Slayer (inspirations mythologiques diverses), et bien d’autres. Les créateurs japonais puisent régulièrement dans ce riche héritage culturel pour développer leurs univers fictifs.
Peut-on visiter des sanctuaires dédiés à ces dieux au Japon ?
Oui, des milliers de sanctuaires shintō à travers le Japon sont dédiés à ces divinités. Parmi les plus célèbres : le Ise Jingu (dédié à Amaterasu), le Fushimi Inari-taisha à Kyoto (pour Inari), et le Tsubaki Jinja dans la préfecture de Mie (pour Saruta-hiko). Ces sites spirituels accueillent visiteurs et pèlerins toute l’année.
Le shintoïsme est-il encore pratiqué aujourd’hui ?
Le shintoïsme reste une religion vivante au Japon, pratiquée par environ 70% de la population, souvent en parallèle avec le bouddhisme. Les rituels shintoïstes marquent les moments importants de la vie : naissances, mariages, festivals saisonniers (matsuri). Bien que moins dogmatique que d’autres religions, il imprègne profondément la culture et l’identité japonaises contemporaines.

